mercredi 6 décembre 2006

Bisbille lors de l’assemblée étudiante du Québec


Le 12 novembre 2006 dernier, se tenait l’Assemblée étudiante du Québec (AÉQ) au cégep de Rimouski. Près de 60 associations étudiantes collégiale et universitaire y étaient réunis pour discuter des enjeux estudiantins. Cependant, c’est plutôt la fronde de plus d’un tiers des associations étudiantes participantes qui est à retenir. Lors de cette réunion, qui a lieu une fois par année, 24 associations indépendantes, membres de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), membres de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ou de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), ont claqué la porte en signe de protestation. Celles-ci dénoncent le manque de représentativité de la mosaïque qui compose le mouvement étudiant québécois. De plus, elles dénoncent le fait que l’ensemble des associations étudiantes québécoises ne soit pas sur le même pied d’égalité, ce qui cause un profond déficit démocratique.

L’AÉQ est une instance décisionnelle d’une structure confédérale unissant la FECQ et la FEUQ, qui se nomme le Mouvement des étudiantes et étudiants du Québec (MÉÉQ). De par son titre et sa mission, ce dernier se défini comme étant une instance de concertation et de représentation de l’ensemble du mouvement étudiant québécois. Avec deux catégories de participants, les associations membres et les associations non membres, cette instance n’est ni égalitaire, ni représentative et ni démocratique pour l’ensemble des associations étudiantes. Seules les associations membres de la FECQ et de la FEUQ ont le droit de proposition et de vote.

L’ensemble des associations étudiantes ayant quitté cette assemblée dénonce l’illégitimité du MÉÉQ en tant voix des étudiants et étudiantes du Québec. Elles considèrent que le MÉÉQ n’incarne en rien la mosaïque du mouvement étudiant québécois. Il s’agit plutôt d’un organisme fantoche dont se servent la FECQ et la FEUQ pour se définir comme porte-parole de l’ensemble des étudiants et étudiantes. Cet organisme ne fait que véhiculer les positions des deux fédérations estudiantines et ne tient nullement compte des positions des associations étudiantes indépendantes et des associations membres de l’autre regroupement national, l’ASSÉ. Par contre, le MÉÉQ prétend représenter l’ensemble des étudiants et étudiantes du Québec. Pourtant, la FEUQ et la FECQ ne représentent à elles deux que 178 000 étudiants et étudiantes. Cela ne représente que 4 étudiants sur 10, des 454 000 étudiants inscrits et étudiantes inscrites dans les collèges et universités du Québec.

Après avoir quitté l’assemblée, les 24 associations contestataires se sont réunies dans un autre lieu pour échanger leurs positions et plans d’action. Cette réunion fût symbolique et a été identifiée comme étant une «contre-AEQ», inclusive et diversifiée. Une prochaine réunion sera tenue le 27 janvier prochain, au cégep de Chicoutimi. L’ensemble des associations étudiantes du mouvement étudiant québécois y sera convié afin de discuter de la création d’une nouvelle instance indépendante, égalitaire, représentative et démocratique regroupant l’ensemble des associations étudiantes québécoises. Les principaux enjeux estudiantins y seront également abordés.

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